Bien que l’absentéisme au travail entraîne des conséquences importantes sur la productivité et la compétitivité des entreprises et coûte chaque année 16 milliards de dollars à l’économie canadienne, seulement la moitié des organisations suivent les absences de leurs employés. Il est pourtant indispensable pour chaque entreprise de mettre en place des outils permettant le suivi de ses absences et l’analyse des causes, afin d’agir et mettre en place des solutions visant à réduire l’absentéisme.
Le coût direct de l’absentéisme
L’absence des employés entraîne des coûts directs et indirects. En premier lieu, il en découle une charge directe liée au coût salarial représenté par le nombre de jours de travail perdus. Certaines organisations se mettent même en situation de sureffectif permanent afin d’être constamment en mesure d’assurer un service constant malgré les absences des employés.
Les conséquences financières ne s’arrêtent pourtant pas là, car si de nombreuses PME ne remplacent pas les employés absents, cela implique inévitablement une surcharge de travail pour les salariés présents et fait supporter à l’entreprise un certain nombre de coûts indirects.
Les absences génèrent des charges indirectes
Au coût direct de l’absentéisme qui représente 16 milliards par an pour l’économie du pays, s’ajoutent les charges indirectes, qu’on estime à trois fois ce montant, l’addition s’élevant ainsi à plus de 60 milliards annuels.
Car les entreprises doivent en effet assumer :
- les coûts de remplacement : faire prendre en charge les tâches qui incombent au salarié absent revient souvent plus cher que le salaire de la personne elle-même. Que l’on remplace le salarié absent en interne comme en externe génère un surcoût, par exemple les frais d’une agence d’intérim ou encore des heures supplémentaires majorées. Les remplaçants sont en outre rarement opérationnels : il convient donc d’intégrer également le coût de la phase d’acquisition du savoir-faire.
- les frais administratifs : toute absence entraîne un travail supplémentaire au niveau de l’entreprise qui doit gérer les jours manquants au niveau de la paie, suivre les compléments de salaire, réorganiser les planifications, chercher et recruter des remplaçants et les former. L’absentéisme crée aussi une surcharge de travail que doivent absorber les employés présents en plus de leurs propres tâches. Une bonne solution pour réduire les frais administratifs est l’automatisation des banques de vacances, vaut mieux prendre le temps de bien préparer les choses et standardiser le tout, que de recommencer et être pris au dépourvu à chaque fois qu’un employé s’absente.
Les autres conséquences qui découlent de l’absentéisme
- Les coûts liés à la perturbation de l’organisation : l’absentéisme engendre immanquablement une baisse qualitative et quantitative de la production, et peut conduire jusqu’à l’interruption d’un service, voire même l’activité dans son ensemble. Ce manque à gagner est rarement aisément quantifiable en ce qui concerne son chiffre d’affaires.
- Les coûts en matière d’image : les commandes non honorées et les échéances non respectées rendent les clients insatisfaits. L’image de l’entreprise souffre des dysfonctionnements découlant de l’absence de ses employés, pouvant conduire jusqu’à la perte de clients, ce qui est difficilement chiffrable, la clientèle ne partant pas forcément du jour au lendemain.
- Les coûts sociaux : le moral des employés qui assument tout ou partie de la charge de travail supplémentaire baisse, et le climat social se détériore, tandis que les risques d’accidents et d’absence des autres employés s’accroissent.
Avec le vieillissement de la population active, la tendance à l’absentéisme risque de s’accélérer. Un facteur supplémentaire qui devrait en toute logique faire prendre conscience à l’ensemble des organisations combien il est nécessaire de suivre les absences. Dans les PME qui effectuent un suivi de l’absentéisme, il est démontré que la prévention et la détection de problèmes permettent bien souvent d’éviter l’absence ou de limiter sa durée. Sans oublier que plus l’environnement de travail est satisfaisant, plus l’employé s’épanouit à son poste et réduit au minimum la durée de ses absences.